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— LE LIVRE DES FEMMES. —

prit ; mais, dans aucun de ces deux cas, la pensée ne leur fut octroyée. Chez les Francs, la femme était un meuble, un ustensile, un vase de terre, le pot au lait dans le g-arde-manger. Sous François Ier, on en fit un vase de porcelaine, on y mit des fleurs, et on le plaça sur la cheminée du salon.

Un terrible ouragan souffla sur des privilèges, détruisit des abus, dissipa des erreurs, et disposa les esprits à rendre plus de justice à chacun, et forcément aux femmes. On les vit, dans la tourmente, capables de courage, non pas de ce courage d’élan qui brille et s’éteint, ou qui tue le corps, dont il agite l’âme avec trop de violence ; mais de ce courage de continuité, de persévérance, dont l’ardeur fait vivre, au moins jusqu’à l’heureux succès d’un dévouement sublime. Les héroïnes de ces tristes jours ne furent point rares, comme on pourrait le croire ; et, quoique leur sexe détournât l’attention des meur-