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NATIONALE.


À Jemmape, à Valmy, rangé sous nos bannières.
De l’univers surpris nous ouvre la barrière.

Vois-tu plus loin grandir dans la poudre des camps
Ce jeune homme vieilli par ses combats fréquens ?
Seul parmi ces guerriers que son génie étonne,
Il sait où là victoire a caché sa couronne.
Porté sur un pavois élevé par ses mains,
César, il nous rendra l’aigle des vieux Romains,
Et révélant soudain ses volontés hautaines,
De l’or des nations nous forgera des chaînes.

Vois-tu sa main passer sur son front soucieux,
Et ses sourcils pensifs s’abaisser sur ses yeux ?
Gomme le montagnard fier d’une double vue,
Par lui dans le lointain sa gloire est entrevue,
Et sans cesse rêvant le pouvoir souverain,
Il nous courbe en espoir sous son sceptre d’airain.

Des hauteurs où la France au Piémont s’allie
Son regard affamé dévorait l’Italie,
Quand soudain devant lui, triste et le front voilé,
D’un empire détruit le spectre mutilé
Se dressa lentement, et, secouant ses chaînes,
Fit entendre à lui seul des paroles humaines ;
Et l’on dit que le soir, lorsqu’ autour des foyers
La flamme du bivouac rassembla les guerriers,

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