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Page:Collectif - Le diamant souvenirs de litterature contemporaine.pdf/223

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ges, dits avec tant d’insolence, la faisaient souvent rougir.

En effet, le bon M. Nearton trouva que sir Henri avait des manières parfaites et une conversation qui annonçait de nobles sentiments. Le vanter ainsi, c’était aux yeux de Georgina une autorisation de l’aimer ; son cœur se livra tout entier au penchant que sir Henri lui inspirait. Étant parvenu à se faire présenter par une vieille voisine de Georgina chez son père, il engagea celui-ci à se remettre dans les affaires, en l’assurant qu’il en ferait de meilleures, et en lui offrant de faire les fonds de sa nouvelle entreprise. Une telle proposition devait rendre M. Nearton au bonheur, par l’espoir de retrouver une dot pour sa fille, et l’on juge de sa reconnaissance envers sir Henri ; malheureusement la mort le surprit au moment d’accomplir ce beau projet. Georgina resta sans protecteur, sans fortune ; mais l’amour d’Henri ne doit-il pas la mettre à l’abri de toutes craintes pour l’avenir ? Cet amour que le malheur semble redoubler, avec quelle confiance Georgina s’y abandonne ! Comme elle est touchée des soins que sir Henri prend de la sortir du triste appartement, où chaque meuble lui rappelle le père, l’ami qu’elle a perdu ! Comme elle trouve tout simple d’attendre la fin de son deuil pour se marier publiquement avec sir Henri B…, et plus simple encore de ne rien refuser à celui qui