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Page:Collectif - Le diamant souvenirs de litterature contemporaine.pdf/224

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se dit déjà son époux, et qui lui jure une fidélité éternelle !

Cependant dix mois se passent ; le deuil est expiré, et sir Henri ne parle point de mariage. C’est, dit-il, dans la crainte d’exciter la colère d’un vieil oncle dont il attend l’héritage.

Georgina redouble de mystère dans sa liaison avec Henri ; elle ne reçoit personne, ne sort que la nuit, et passe sa vie à le voir ou à l’attendre. Mais un soir que son cœur battait plus fort que de coutume car Henri devait revenir de la campagne, où il était resté quelques jours, Georgina passa par tous les degrés de l’inquiétude au désespoir, car Henri ne vint point ; seulement le lendemain matin son valet de chambre apporta un billet par lequel il prévenait Georgina qu’il serait encore plusieurs jours éloigné de Londres. La semaine qui suivit, une autre lettre, plus froide encore, lui apprit que Henri, cédant aux prières de sa famille, se voyait obligé de rompre une liaison qui ne pouvait que faire du tort à tous les deux.

Une assez forte somme en billets de banque était jointe à cette lettre. Hélas ! la pauvre Georgina ne les vit pas. Ses yeux se fermèrent avant d’avoir achevé cette cruelle lecture, et elle resta longtemps sans connaissance.

Le valet de chambre voyant le peu de cas qu’elle