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Page:Collectif - Le diamant souvenirs de litterature contemporaine.pdf/227

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faisait des billets de banque, les mit dans sa poche et courut avertir les femmes qui servaient Georgina, de l’état où venait de tomber leur maîtresse.

Trop malheureuse pour mourir, miss Nearton quitta l’appartement que lui avait choisi Henri, pour s’établir dans une chambre sous les toits d’une maison de la Cité. Là, vivant dans la plus affreuse misère, car les créanciers de son père ne lui avaient rien laissé, elle combattait faiblement le sentiment religieux qui l’empêchait de mettre fin à sa déplorable existence.

Un jour qu’elle allait se rendre sur le bord de la Tamise, comme elle y était souvent attirée par un sinistre projet, elle est rencontrée par Tom, le valet de chambre de sir Henri ; il lui demande si elle n’aurait pas envie de revoir son maître.

On devine la réponse de Georgina. — Eh bien ! dit Tom, tenez-vous prête ce soir à neuf heures ; je viendrai vous prendre en voiture, et je vous mènerai dans une maison où il doit venir souper. Comme c’est chez un restaurateur, tout le monde peut être admis, et vous aurez là une occasion sûre de le rencontrer ; qui sait l’effet que peut lui produire votre vue ?

Georgina cherche dans le fond d’une armoire une des robes qui lui allaient le mieux dans le temps qu’Henri l’aimait, et elle s’habille de la manière la