Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/498

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Ils appelèrent mon attention sur un sujet qui avait rapport à ce salutaire changement d’air dont nous attendions tant de bien pour miss Halcombe et lady Glyde. Sir Percival me fit savoir que, selon toute probabilité, ces dames passeraient l’automne à Limmeridge-House, dans le Cumberland, en vertu d’une invitation de M. Frederick Fairlie. Mais avant de s’y rendre, il pensait, d’accord en ceci avec le comte Fosco (lequel, à ce moment, reprit la conversation en sous-œuvre, et la continua jusqu’au bout), qu’elles se trouveraient bien d’une courte résidence à Torquay, dont le climat est si favorable. L’essentiel, maintenant, était donc de louer en cet endroit des appartements à leur convenance, et qui leur offrissent tout le bien-être dont elles avaient besoin. Mais où trouver une personne expérimentée qui pût choisir pour elles une résidence telle qu’il la leur fallait. Dans cette situation, le comte me demandait, de la part de sir Percival, si je voudrais bien rendre à ces dames le service d’aller moi-même à Torquay, pour y préparer leur installation.

Placée comme je l’étais, je n’avais aucune objection raisonnable à faire valoir contre une proposition rédigée en ces termes.

Je dus donc me borner à quelques représentations sur les inconvénients que pourrait avoir mon départ de Blackwater-Park, alors que, par extraordinaire, tous les serviteurs de la maison s’en trouveraient éloignés, à l’exception de Margaret Porcher. Mais sir Percival et Sa Seigneurie se déclarèrent prêts à supporter, dans l’intérêt des malades, toute la gêne résultant de mon absence. Je suggérai ensuite, avec tout le respect possible, l’idée d’écrire à Torquay, où un agent se chargerait volontiers de la location ; mais on me répondit en me rappelant combien il est peu sûr d’arrêter des logements sans les avoir vus. On m’informa aussi que la comtesse (qui sans cela se serait chargée elle-même d’aller dans le Devonshire) ne pouvait pas quitter sa nièce en l’état où se trouvait présentement lady Glyde ; d’un autre côté, sir Percival et le comte avaient à régler ensemble quelques affaires qui les