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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/130

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


125 La salle où elle entra n’était pas peuplée de femmes seulement. Au milieu d’ouvrières et d’employées s’élevaient, noirs et raides, des mannequins de diverses tailles sur lesquels des mains rapides passaient et enlevaient des corsages. Flanquée de ces serviteurs muets, mademoiselle Marthe se tenait à quelque distance d’un groupe d’ouvrières qui défaisaient les toilettes noires qu’elles portaient au bras pour en sortir des chemisettes d’aspect commun. La première, au moment où Gene- viève pénétra dans l’atelier, venait d’essayer sur le mannequin un corsage de lainage grenat qui sans doute s’adaptait mal aux mesures, car elle s’écria : - Un quarante-quatre, ça ! un trente-huit plutôt ! En voilà de l’ouvrage cochonné ! Regardez-moi ce col, il lui manque trois centi- mètres. Et ces manches ! Ah ! elles sont bien montées ! Allons, ouste, remportez-moi ça, et refaites-le proprement. L’ouvrière, une petite rousse aux yeux vifs, se rebiffa. — Le col était mal coupé, madame, je