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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/14

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

De tout leur cœur elles chantaient, les petites orphelines, les yeux fixés sur la statuette blanche et bleue entourée des bouquets de mai. Elles redisaient les paroles d’amour. enflammé que la Vierge et le Christ inspirent à leurs dévots. D’une seule voix vibrante, elles lançaient :

Ah ! qui me donnera
Des paroles ardentes,
Des paroles du Ciel,
Une angélique voix
Et des lèvres brûlantes
Pour vous bénir, mon Dieu !

À la gloire de Jésus et de sa mère elles croyaient chanter, et c’était simplement l’ardent désir d’une vie heureuse qui s’exhalait de leurs poitrines. Des paroles amoureuses exaltaient leur soif de joie, leur attente d’un bonheur immense. Plus chaudes, plus vibrantes encore les notes ailées s’échappaient des lèvres de Geneviève, de celle qui demain serait libre et s’en irait, par delà les murs du jardin, dans la vie !…