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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/162

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


157 paiera cette semaine, les trois francs de sa machine. La terreur d’entamer ses derniers dix francs lui donne du courage. Elle implore : - Cinq sous ? vous savez bien que je n’en ferai pas plus de sept par jour, madame. Ça vaut six sous, au moins, même en morte. C’est cinq sous ou rien, répète mademoi- selle Marthe irritée. Moi, je les fais pour quatre sous ; j’ai pas peur de l’ouvrage. Et madame Renaud tend sa main sèche et avide. - Je les prends s’écrie Geneviève. -Trop tard, madame la mijaurée ! Adjugé, et mademoiselle Marthe lance le paquet à la femme du couvreur. Oh ! s’écrie Geneviève qui se retourne comme une lionne vers sa voisine, c’est abomi- nable. Votre mari gagne dix francs par jour, et ma fille n’a que moi !. - Dans ce cas-là, on ne fait pas la dégoûtée, répond mademoiselle Marthe. Et pas de scène ici, s’il vous plaît.