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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/166

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

grands discours à son pantin et le fait gesticuler vigoureusement si bien que l’élastique qui relie les bras, à bout d’efforts, se casse soudain et que les bras tombent sur le carreau avec un grand fracas. Un cri désolé s’échappe des lèvres de l’enfant qui court à sa mère, afin que son pouvoir guérisse la poupée disloquée.

Mais Geneviève n’a pas détourné les yeux de son ouvrage.

— Tu m’ennuies, va t’asseoir. Je n’ai pas le temps. Allons, laisse-moi !

Et son geste un peu rude, repousse le pantin que lui tendent les petites mains.

Nénette reçut le choc léger et son cœur en fut indigné. Ses larmes se changèrent en un désespoir dont la sonorité prouva à tout le moins, la résistance de ses poumons.

Depuis que petite mère coud avec tant de rage, les cris seuls d’ailleurs sont puissants pour la forcer à poser son aiguille et à déférer aux désirs de sa fille.

Mais Geneviève s’obstine, cette fois :

— Tais-toi, vilaine !

Nénette n’entend pas.