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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/18

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE 13 gréable d’être suivie et, d’autre part, elle n’aimait pas à causer avec les femmes de chambre qui se succédaient pour l’accom- pagner au collège. Ah ! si sa mère l’eût permis, elle n’aurait eu besoin de personne pour faire seule ce chemin qu’elle connaissait depuis six ans. Cependant cette petite orpheline, avec ses yeux timides, ses manières douces et la fraîcheur de son teint, ressemblait peu aux autres domestiques ! « Comme elle doit s’ennuyer » ! pensait la jeune fille, mais, timide elle aussi, elle ne savait guère témoigner à Geneviève un peu de sympathie et lui apparaissait, au contraire, fière et distante. Elle chercha un prétexte pour adresser à sa bonne des paroles superflues, et l’église. Saint-Pierre devant laquelle passaient les jeunes filles lui fournit l’occasion cherchée.. Elle demanda à Geneviève si elle la trouvait belle. - - Oh ! oui ! répondit-on avec élan. Plus jolie que l’église de Villers ? Oh ! oui ! et Geneviève s’enhardit.