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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/17

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

sur un bahut ; Geneviève la considéra, non sans inquiétude. Armandine lui avait enjoint hier de porter la serviette de mademoiselle, mais mademoiselle avait pris délibérément le fardeau. À qui fallait-il obéir ?

Cependant Marguerite parut, alerte dans son trotteur de cheviote brune. « Laissez ma serviette, Geneviève. Pardon ! » et légère elle franchit la porte que Geneviève avait ouverte. Celle-ci suivit, les mains vides, attestant par sa présence seule et suffisante que Marguerite Varenne était une fille de bonne famille, puisque ses parents lui octroyaient contre les dangers de la rue la protection d’une enfant à peine plus âgée qu’elle-même, et qui voyait la ville pour la première fois.

Geneviève regardait avec admiration les cheveux châtains de Marguerite dont elle apercevait la lourde torsade sous le chapeau cloche. Elle ne songeait pas que les siens, dont les boucles plus dorées transparaissaient sous la mousseline du bonnet, étaient jolis aussi, car personne ne le lui avait dit.

Marguerite ralentit le pas. Il lui était désa-