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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/183

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

dans ses bras, elle lui sourit avec une confiance émue.

La salle d’audience qu’ils gagnèrent après avoir traversé le péristyle était aux trois quarts pleine et ils eurent quelque difficulté à trouver de la place sur les bancs sans dossier qui faisaient face au tribunal. Il y avait des femmes, parmi les assistants, et Geneviève remarqua avec plaisir qu’à part une ou deux exceptions, elles étaient habillées aussi pauvrement qu’elle-même, aux souliers près sans doute ; mais on voyait surtout des hommes dont quelques-uns fort bien mis. Avec un battement de cœur elle reconnut le représentant de son patron, un jeune homme élégant et blond qui passait la main sur sa moustache d’un air ennuyé.

Au fond de la salle une estrade encore vide attendait les juges ; devant elle, un espace libre était réservé aux parties qui, tout à l’heure, viendraient plaider leur cause : Les conversations bourdonnaient et les carreaux des hautes fenêtres s’embuaient ; le représentant de la maison Verdier déboutonna son