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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/185

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Et que le Petit Lyonnais paiera tout-à-l’heure.

— Oh ! ça ne le gênera guère !

— Écoutez maintenant ; la séance commence. Bon Dieu ! qu’il fait chaud ! On n’ouvre pas la fenêtre parce que le Pauvre Blaise a peur de prendre un rhume.

Geneviève s’intéressa aux débats. La première affaire appelée fut celle d’une ouvrière qui, remerciée par son patron, réclamait un jour de paie, à titre d’indemnité. Le patron qui l’avait engagée depuis trois jours, prétendait l’avoir congédiée dans le délai légal, c’est-à-dire la veille, et ne lui rien devoir. Il parla d’un ton méprisant qui indisposa les juges. Mais l’ouvrière se défendit avec véhémence, elle prétendit avoir appris son congé au moment même de reprendre son travail le lendemain matin, et n’hésita pas, dans la chaleur de la contestation, à traiter le tailleur de menteur, ce qui lui valut des reproches du président. Néanmoins, celui-ci, après avoir consulté ses collègues, condamna le patron à payer non pas un jour de salaire comme le demandait l’ou-