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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/186

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

vrière, mais deux. Il s’exécuta de mauvaise grâce en jetant son argent sur la barre et en murmurant des reproches contre le tribunal.

Vint ensuite le tour d’un jeune garçon coiffeur qui réclamait à son patron sa part d’étrennes, qu’il disait lui avoir été indûment retenue. L’affaire traîna en longueur et nécessita l’audition de deux témoins. Elle se termina à l’avantage du jeune garçon qui, étant mineur, avait comparu, accompagné de son oncle, un soldat à peine plus âgé que lui-même.

Enfin le nom de Geneviève Duval retentit dans la salle sonore et ce fut à son tour de s’avancer devant les juges, pâle d’émotion, avec son air doux et distingué dans ses pauvres habits. Dans sa main gauche, la petite main de Nénette serrait la sienne, et ce contact lui communiquait la force de soutenir son droit devant tous les puissants de la terre.

Un murmure de pitié courut dans l’auditoire avant même qu’elle eût parlé. Nénette étonnée ne disait rien, mais Geneviève regarda bien en face l’homme au paletot fourré qui se tenait à