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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/200

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

percés et sous la brûlure de honte qui empourprait ses joues, elle l’intimidait encore. Et cependant un allègement lui venait en l’écoutant. Non, ce n’était pas l’amour qui l’avait jetée contre Bernard tout à l’heure. Le cœur de Geneviève était aussi libre que sa vie, et il sentit sourdre en lui le besoin de consoler ces yeux meurtris, de faire sourire ces lèvres gonflées de pleurs, sous des baisers ! Il sut taire son désir naissant. Il ne pouvait pas la traiter comme une femme qui passe de l’un à l’autre. Au seuil de la maison il la quitta, mais leurs regards échangèrent une promesse de joie, qu’en silence ils serrèrent dans leurs cœurs pour les jours prochains de lutte et de misère.