Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
235
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

des yeux bruns, où brille une lueur dorée se penchent vers les siens. Un même reflet les éclaire… Pourquoi Marguerite reste-t-elle l’éternelle absente ; pourquoi n’a-t-elle pas répondu ? Un soupçon injuste se glisse dans le cœur de Geneviève. Marguerite n’aurait-elle pas voulu répondre ? Oh ! non ! le doute n’est pas possible quand il s’agit du cœur de Marguerite. Peut-être languit-elle aussi après la petite servante étrangement aimée, après la sœur, extraordinairement revenue ? La sœur ? Pour la première fois, Geneviève a murmuré ce nom et elle ouvre les yeux réveillée par son audace !

Ah ! que cette chambre, que son mari s’est efforcé d’embellir, est laide et mesquine après les visions lumineuses qui peuplent le pays caché sous les paupières closes ! Que la vie est lourde et injuste !

Des larmes encore ! mais la bonne travailleuse qu’est la jeune femme gourmande la rêveuse. C’est donc parce qu’elle est heureuse aujourd’hui qu’elle imagine des choses impossibles, qu’elle regrette ce qu’elle n’a jamais