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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/248

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Et elle qui ne va plus à la messe, qui ne croit plus, se signe d’un geste atavique !

La soupe bout depuis longtemps ; le père ne rentre pas. Enfin Geneviève entend son pas dans l’escalier et vite vient ouvrir à son homme dont les habits ruissellent.

Il rit :

— Allons, ne t’effraie pas. J’ai commencé par me mettre à l’abri quand la trombe a passé, puis, ma foi, je m’embêtais sous ma porte cochère, et je m’en suis venu quand même ! Je suis mouillé, mais ce n’est rien. Donne-moi ma veste neuve et embrasse-moi.

— Non, change-toi, implore-t-elle.

— Des bêtises ! j’en ai vu bien d’autres. Y a que les pieds qui sont trempés. Dame, on n’a pas pu se payer à la fois des bottines de rechange et une petite gosse ! C’est rien !

Le vieux grand-père a retiré ses savates et veut les faire prendre à son petit-fils. Il refuse, en riant encore !

— Des précautions de petite fille, n’en par-