Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

sans doute ! Ah ! elles nous ont aperçues. Leurs yeux s’attristent. Qui sont-elles ? Je voudrais les connaître ! Peut-être vais-je aller chercher en Amérique ce que je trouverais ici.

— Vous allez en Amérique ? demanda Geneviève, intéressée cette fois.

— Oui, j’ai signé un engagement avec un courtier de là-bas. On demande des ouvrières fleuristes habiles. J’ai assez vu Paris. Le traité s’est conclu hier. On me paie le voyage en deuxième classe. Je ne vous avais pas encore raconté cela, à cause de tous vos ennuis.

— Ainsi, nous allons vous perdre !

— Oui, je vous le répète, j’ai assez vu Paris. Je veux savoir si ailleurs l’ouvrière peut gagner sa vie.

Elle eut pour prononcer ces mots un accent amer, et Geneviève devina qu’elle ne pouvait plus supporter le souvenir de Marcelle perdue.

À ce moment, la rue se trouva libre et les chevaux noirs reprirent leur marche. Une