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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/265

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

professionnelle, inspectèrent la devanture gracieuse ; même elle ne put s’empêcher d’attirer l’attention de Geneviève devenue plus calme et qui, peut-être, se reprenait à l’espérance sous ce soleil d’avril dont les rayons dorés descendaient comme la suprême caresse de la vie sur la funèbre boîte.

— Voilà de jolies choses, murmura-t-elle, guidée par son goût certain d’ouvrière parisienne. Ces fleurs-là, c’est du beau, du vrai ! Et ces petites robes d’enfants, ces chemises, regardez comme elles sont élégantes !

Geneviève approuva faiblement.

Puis Rose, levant les yeux, lut au fronton de la boutique une enseigne imprévue :

« L’ENTR’AIDE »

— Voilà un nom singulier pour un magasin ! Je ne le connaissais pas. Que peut-il signifier ? Regardez les ouvrières qui travaillent dans l’atelier dont la fenêtre est ouverte sur la rue. Elles ont l’air heureux ! Cette jeune femme qui cause gaiement avec elles est une cliente