Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

la bouteille, fermer les yeux, serrer les poings, elle voit toujours cette bouteille blanche ! Elle la voit les yeux fermés, elle la voit si elle regarde Paulette qui dort ; la bouteille danse autour d’elle ! Oh ! c’est trop fort ! Nénette tourne la tête : la bouteille est toujours sur la table avec son ventre rebondi, plein de lait, de bon lait frais ! Allons Nénette n’y tient plus. Elle va à la table, elle prend une tasse, la tasse de Paulette, elle saisit la bouteille entre ses mains, elle penche le goulot : le lait emplit la tasse. « Voleuse ! » Est-ce que c’est Paulette qui a crié ? Non. Paulette dort, elle n’a rien dit, Nénette a mal entendu. Elle ne peut plus résister : il faut qu’elle boive !

Oh ! qu’il est bon ce lait ! Ça coule dans le gosier, dans tout le corps ! On a frais, on se sent bien. Paulette a de la chance d’être un bébé. Peut-être que si elle n’était pas venue, (car elle n’a pas toujours été là), Nénette aurait du lait tous les jours. Et peut-être que maman en boirait aussi ! Mais comme cette tasse est petite ! Elle est assez grande pour Paulette qui n’a pas encore un an, mais elle n’est pas assez grande