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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/272

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

de pain était petit, ce matin ! Le lait, ça donne à boire et à manger à la fois. Il y en a dans la bouteille assez pour contenter la soif et la faim de Nénette, mais elle sait qu’il n’y faut pas toucher. Il est pour Paulette !

Comme il fait chaud dans cette mansarde ! Voilà le soleil qui tape sur le vasistas. Nénette sent la sueur couler sur son petit front pâle. Elle tourne résolument le dos à la bouteille, elle s’assoit près de Paulette et la regarde dormir.

Si au moins, maman avait laissé à Nénette des agrafes à coudre ; ça l’occuperait, elle ne penserait pas à ce lait. Mais maman n’a pas d’ouvrage, et alors il n’y a pas d’agrafes à coudre. Ce n’est pas que ce soit bien amusant de coudre des agrafes, et Nénette a reçu plus d’une tape avant de savoir les poser comme il faut. Bien sûr, elle n’aurait jamais pensé qu’elle aurait un jour envie de coudre des agrafes ; mais c’est bien vrai qu’il y a des jours où « c’est encore plus fatigant de ne rien faire que de travailler ».

C’est drôle ! Nénette a beau tourner le dos à