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IV


Les lits blancs s’alignent dans la longue salle et sur chaque oreiller se détache une tête souffrante, tête d’homme malade à la barbe hirsute, aux joues creuses, sans grâce dans la douleur.

Sur la couchette du fond, les yeux de Morin luisent comme des braises. Ils guettent. Enfin, la voici celle que dans la bonté de son cœur il essaya de soustraire à la misère deux ans auparavant. Elle a maigri elle aussi, et sa démarche a perdu sa jeune assurance. Aujourd’hui elle est bien pâle, et tandis qu’elle approche, son mari lui trouve un air « pas naturel », comme