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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/313

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Ces sortes d’affaires se plaident généra- lement, répondit-il, pour un intérêt qui n’a rien à voir avec l’intérêt matériel. Vous me permettrez de m’associer à votre bonne action.

— Je vous remercie donc, une fois encore, monsieur, fit-elle lentement. Je reviendrai peut-être vous demander conseil plus tard. Ma vie est liée à celle de Geneviève, je ne l’abandonnerai pas.

Elle quitta cet homme qu’une heure auparavant elle ne connaissait pas, avec le sentiment d’avoir mis sa main dans une main capable de la guider et de les sauver toutes deux. Il lui sembla émerger de la solitude morale si profonde où elle s’était débattue depuis six ans, rongée par son douloureux secret, et les larmes qui, malgré ses efforts obscurcirent ses yeux, ne retombèrent pas en gouttes brûlantes sur son cœur mais rafraîchirent sa pensée.

Lorsque Marguerite arriva à l’hôpital, le commissaire de police venait de quitter Geneviève. Elle avait subi son interrogatoire sans