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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/33

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

28 celui qui consiste à faire toutes les besognes qui répugnent aux bourgeois. Leur lit est plus propre que la litière des vaches. Ah ! si c’est votre goût, je n’ai plus rien à dire ! Chacun le sien. Moi, j’aime mieux manier mon marteau que cirer les bottes d’un autre… C’est égal, c’est gentil les cours du soir. On apprend, on cause, on se raccompagne à la sortie… Bernard allait sans doute continuer à vanter les avantages de ces rentrées nocturnes, lorsque la porte d’entrée s’ouvrit pour livrer passage à Marguerite qui rentrait du collège accompagnée de la cuisinière. On entendit la jeune fille aller et venir par la maison, puis une voix fraîche modula des voca- lises à l’intérieur du salon et Geneviève oublia son compagnon. C’était le meilleur moment de sa journée que celui où, tranquille à coudre, elle écoutait chanter sa jeune maîtresse. Main- tenant, Marguerite avait terminé ses exercices ; elle étudiait une berceuse de Schubert, et Gene- viève suivait la mélodie caressante et prenante.