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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/43

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

3.8 bien différent et puis ici, il y a même un père ! - C’est vrai, Geneviève, vous n’avez plus ni père ni mère. Et de père j’en ai jamais eu, mademoiselle. Le mien, je ne sais même pas son nom ! Une ombre grave s’étendit sur le joli visage de Marguerite. Ces paroles naïves venaient de lui faire entrevoir des douleurs toutes proches dont le soupçon n’était pas encore venu troubler sa quiétude. Geneviève avait perdu sa mère ; elle n’avait jamais su qui était son père : oh ! pauvre petite Geneviève ! Et, poussée par l’instinct de consolation vivant aux sources profondes de son cœur de jeune fille, elle se pencha vers la servante, mit son bras autour de son cou, sa joue contre sa joue et mur- mura : Vous n’avez point de parents, ma pauvrette, pas d’autre famille que l’orphelinat ; mais, si vous le voulez, je serai un peu votre sœur ! 1 Oh ! mademoiselle, murmura Geneviève, et elle étreignit avec passion celle qui venait