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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/46

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


41 même nuance, elle se rendait aux vêpres, elle ne ressemblait guère à l’orpheline en robe grise et en bonnet blanc, venue de la campagne six mois auparavant. Que de choses elle avait apprises et que de spectacles nouveaux elle avait vus ! Elle avait d’abord appris, il est vrai, qu’elle n’était elle-même qu’une petite chose très insigni- fiante, une sorte d’outil que des mains plus fines et plus blanches avaient loué pour faire des besognes qui les auraient gâtées ! Ce monde vers lequel son cœur bondissait ne lui avait offert qu’une toute petite place, parmi les dernières, et elle avait un peu souffert de constater qu’elle y était tenue en si pauvre estime. Cependant une affection, précieuse, entre toutes, lui était venue, une sœur, oui, une sœur (elle aimait à se répéter tout bas ce mot prononcé une fois), s’était penchée vers l’humble fille et avait reçu en échange de sa pitié le don passionné de son cœur. Pour Marguerite, Geneviève était prête à tous les services ; ces services étaient faciles, mais elle les eût souhaités durs et rebutants. Il y avait