Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
48
LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

48 beaucoup, beaucoup, mais pas aujourd’hui ; je ne peux pas. Au revoir monsieur Bernard, à dimanche. Habile, il cacha sa déconvenue et réprima un juron. : - Eh bien à dimanche, mam’zelle Gene- viève. Peut-être alors serez-vous plus gracieuse, et peut-être le bégonia sera-t-il encore fleuri. Et, tirant une boîte d’allumettes de sa poche, il alluma une cigarette. Puis il mit les mains dans ses poches. Au coin de la rue, tournez à droite, lui cria-t-il, trop vexé pour l’accompagner. Et lorsqu’elle eut disparu ; il s’en alla d’un autre côté, grommelant des mots où s’exhalait sa colère de mâle déjoué. Geneviève pensait avec raison que son absence prolongée n’avait point passé ina- perçue, mais elle était loin d’imaginer que son insignifiante personne eût défrayé la conversa- tion de ses maîtres, en ce dimanche où pour la première fois la flambée des bûches égayait le salon familial des Varenne. Le conseiller, légèrement grippé, fumait son