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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/52

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

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47 Craignez-rien, personne ne vous verra. A cette heure les locataires sont sortis, et vous redescendrez tout de suite. Ah ! par exemple ! si vous ne montiez pas, vous me feriez de la peine ; je croirais que vous n’avez pas con- fiance. Il mit la clef dans la serrure et son regard se fit attirant et doux tandis qu’elle lui souriait attentive, subjuguée déjà. Non il n’y avait aucun danger derrière cette porte, aucun mal à monter cueillir cette fleur achetée, soignée pour elle depuis une longue semaine… Il la vit prêté à céder, étendit sa main libre et saisit celle de la jeune fille. Le geste n’était point brutal, tendre plutôt, mais la pression de ces doigts, leur chaleur, leur secrète palpitation éveillèrent soudain l’instinct de défense de la vierge. L’intuition que là-haut il s’agirait vraiment d’autre chose que de cueillir une fleur traversa son cœur si vite ensorcelé. A peine consciente du soupçon qui l’effleurait, elle se dégagea et murmura très vite : Non, laissez-moi. Je vous ai dit déjà que je suis en retard. Oh ! je vous remercie