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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/75

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

s’occuper des domestiques. Il serait facile assurément d’exploiter l’animosité latente de sa femme (explicable, elle aussi, par les mêmes causes qui produisaient la sympathie de Marguerite), et de l’amener à renvoyer sa femme de chambre. Mais la bassesse de ce procédé le dégoûta.

Non ! ce qu’il fallait, c’était éloigner Geneviève en douceur, en assurant son avenir, sous le prétexte de l’intérêt qu’avait éveillé, chez ses maîtres, la supériorité de sa nature sur sa condition. Oui, c’était là l’unique solution qui lui permettrait à lui de retrouver la quiétude de sa vie, et le repos de sa conscience. Mais, pour atteindre ce résultat, la collaboration de sa femme lui serait nécessaire. Réflexion faite, il ne pouvait douter de trouver en elle un appui fidèle. Sans doute, le moment de la confession serait aussi pénible pour elle que pour lui, mais elle le jugerait du moins avec l’indulgence de sa conscience de bourgeoise et de mondaine, d’épouse élevée dans le respect du droit de l’homme, et le mépris de la femme de plaisir. Si parfois il l’avait jugée prisonnière,