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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/74

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

de ce petit cœur tendre qui l’admirait, qui lui témoignait une si touchante confiance, cela il ne pourrait le supporter. Cette blessure il ne la méritait pas. Et que son fils non plus ne sût rien ! Mais demain, peut-être, ils sauraient…

Il fallait tout redouter de l’imagination de Geneviève, de cet espoir qui la hantait encore de retrouver son père. Ne s’était-il pas trahi tout à l’heure ? Qui sait si Geneviève n’avait pas déjà aperçu son étrange ressemblance avec Marguerite ? Peut-être son attention était-elle aux aguets de toute preuve capable de corroborer les soupçons qui déjà avaient pu germer dans son esprit tendu par un désir immense et fou, que la réalité, hélas ! venait de démontrer sage et réalisable. Et si la perspicacité de la jeune fille était encore endormie, comme il était possible, elle pouvait s’éveiller. au moindre fait. Ah ! il ne s’était que trop livré, déjà ! Oui, le plus tôt possible, il fallait éloigner Geneviève de cette famille qui était presque la sienne, et que sa présence risquait de désunir. Comment faire ? Il n’avait pas l’habitude de