Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 074, 1872.djvu/1227

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» On voit aussi d’une manière très-nette que des fonds de mer ont souvent été soulevés à quelques kilomètres au-dessus du niveau actuel de la mer ; en sorte qu’il est impossible d’admettre la théorie d’après laquelle les montagnes proviendraient seulement d’élévations lentes, analogues à celles qui ont lieu sur nos rivages.

» Enfin on constate encore que les terrains relevés sur les flancs des montagnes présentent généralement une forte pente qui est alors bien accusée par le rapprochement des courbes horizontales ; cette pente exceptionnelle disparaît toutefois à une petite distance, et il faut sans doute attribuer ce résultat à ce que les roches sédimentaires restent toujours plus ou moins molles dans l’intérieur de la terre. »

physiologie botanique. — Sur un fait physiologique observé sur des feuilles de Drosera. Note de M. Ziégler. (Extrait.)

(Commissaires : MM. de Quatrefages, Duchartre, Blanchard.)

« Les cils des feuilles des Droséras indigènes exsudent à leur extrémité, comme on lésait, une gouttelette de glu à laquelle se prennent les insectes ! Chaque fois qu’un insecte est pris, les cils extérieurs se replient, couvrent l’insecte, comme feraient les doigts crispés d’une main, et ne se redressent qu’au bout de quelques jours pour suinter une nouvelle glu et guetter une nouvelle proie.

» En étudiant ces intéressantes plantes, j’ai remarqué que toutes les substances albuminoïdes animales, qu’on a préalablement tenues pendant une minute entre les doigts, acquièrent la propriété de faire contracter les cils des Droséras. J’ai constaté aussi que les mêmes substances, quand elles n’ont pas été mises préalablement en contact avec un animal vivant, n’exercent aucune action visible sur les cils des susdites plantes. Cette observation prouve que le simple contact des doigts communique aux substances animales inertes une propriété physique qu’elles ne possédaient pas, ou qu’elles ne possédaient plus.

Ces mêmes substances animales, ainsi préparées, perdent cette singulière propriété dès qu’on les humecte à plusieurs reprises avec de l’eau distillée, et qu’on les sèche chaque fois au bain-marie. C’est ainsi qu’il convient de préparer toutes les substances qui doivent servir dans ces expériences. La contraction des cils n’est pas provoquée par la chaleur animale, que les doigts ont pu communiquer aux substances animales, car les cils se contractent de la même manière, lorsqu’on a laissé refroidir la substance avant