Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 106, 1888.djvu/1577

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région, les deux systèmes ont sensiblement le même écart et montrent un grand nombre de franges colorées dont l’aspect se modifie très lentement. L’apparence est la même que si l’on observait au travers d’un prisme de dispersion convenable un ensemble de systèmes qui auraient la même origine et le nombre des franges visibles à la lumière blanche devient beaucoup plus grand, pendant que les premières sont plus ou moins troublées. C’est un effet analogue à celui que M. Cornu a constaté pour la production de la frange achromatique dans les phénomènes d’interférence.

» Avec la tige citée plus haut, par exemple, les 20 franges de 6 à 26, relatives à une lumière verte voisine de la raie , sont très sensiblement superposées aux 20 franges de 10 à 30 relatives à la lumière rouge.

» L’ordre des franges visibles à la lumière blanche croît avec le diamètre de la tige et dépend de la dispersion du milieu. Le même phénomène se reproduit dans l’arc-en-ciel naturel, où l’on aperçoit souvent une série de bandes alternativement rouges et vertes à une distance notable de l’arc principal. Ces bandes ne sont régulières que si le diamètre moyen des gouttes de pluie qui les produisent varie très peu, et leur ordre permet de déterminer le diamètre des gouttes par une méthode beaucoup plus sure que par la hauteur apparente de l’eau, puisqu’elle n’exige aucune mesure angulaire.

» Il reste encore plusieurs points à élucider ; mais j’en laisserai le soin à M. Boitel, qui a, de son côté, entrepris l’étude du phénomène. »


PHYSIOLOGIE — Recherches expérimentales montrant que, sous l’influence de la gravitation, les centres appelés moteurs et les autres parties d’une moitié de l’encéphale peuvent déterminer des mouvements dans chacune des moitiés du corps. Note de M. Brown-Séquard.

» i. Un grand nombre de fois depuis dix-huit mois, j’ai été témoin de faits qui montrent qu’une même partie de l’encéphale peut, sous l’influence d’une excitation, donner lieu à des mouvements d’un côte ou de l’autre, du corps, suivant la position de la tête. Ainsi, par exemple, la portion de la surface cérébrale que l’on appelle zone motrice corticale, et qui devrait d’après les doctrines ayant cours aujourd’hui, ne donner lieu qu’à des mouvements des membres du côté opposé à celui de l’irritation, peut, suivant la position de la tête, faire mouvoir un ou deux membres, soit à gauche, soit à droite. Ce fait est absolument contraire aux doctrines reçues