Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/241

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joint ou sépare les idées sans l’intervention des mots[1]. Il prétend même que la meilleure voie pour arriver à des connoissances, seroit de considérer les idées en elles-mêmes ; mais il remarque qu’on le fait fort rarement, tant, dit-il, la coutume d’employer des sons pour des idées a prévalu parmi nous[2]. Après ce que j’ai dit, il est inutile que je m’arrête à faire voir combien tout cela est peu exact.

M Wolf remarque qu’il est bien difficile que la raison ait quelque exercice dans un homme qui n’a pas l’usage des signes d’institution. Il en donne pour exemple les deux faits que je viens de rapporter[3], mais il ne les explique pas. D’ailleurs il n’a point connu l’absolue nécessité des signes, non plus que la maniere dont ils concourent aux progrès des opérations de l’ame.

  1. L. 4. C. 5 §. 3. 4. 5.
  2. L. 4. C. 6 §. 1.
  3. Psycol. ration. §. 461.