Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/300

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parcourir, que le tems ſera à ſon égard comme une ligne, ſuivant laquelle elle ſe meut. Cette maniere d’en juger, lui paroîtra même ſi naturelle, qu’elle pourra bien tomber dans l’erreur de croire, qu’elle ne connoît la durée, qu’autant qu’elle réfléchit ſur le mouvement d’un corps. Quand on a pluſieurs moyens pour ſe repréſenter une choſe, on eſt ordinairement porté à regarder comme le ſeul, celui qui eſt plus ſenſible. C’eſt une mépriſe, que les philoſophes mêmes ont peine à éviter. Auſſi Locke eſt-il le premier, qui ait démontré que nous ne connoiſſons