Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/187

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3o Pour diminuer le danger où quelques-unes exposent.

On peut regarder encore comme une conséquence de cette instruction générale, l’avantage de rendre les diverses professions moins insalubres. Les moyens de préserver des maladies auxquelles exposent un grand nombre d’entre elles sont plus simples et plus connus qu’on ne l’imagine ordinairement. La grande difficulté est surtout de les faire adopter par des hommes qui, n’ayant que la routine de leur profession, sont embarrassés par les plus légers changements, et manquent de cette flexibilité qu’une pratique réfléchie peut seule donner. Forcés de choisir entre une perte de temps qui diminue leur gain, et une précaution qui garantirait leur vie, ils préfèrent un danger éloigné ou incertain a une privation présente.

4o Pour accélérer leurs progrès.

Ce serait aussi un moyen de délivrer, et ceux qui cultivent les diverses professions et ceux qui les emploient, de cette foule de petits secrets dont la pratique de presque tous les arts est infectée, qui en arrêtent les progrès, et offrent un aliment éternel à la mauvaise foi et à la charlatanerie.

Enfin, si les découvertes pratiques les plus importantes sont dues en général à la théorie des sciences dont les préceptes dirigent ces arts, il est une foule d’inventions de détail que les artistes seuls peuvent avoir même l’idée de chercher, parce qu’eux seuls