Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/191

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recherches, et même sur celui des méthodes, doit produire alors plus de combinaisons favorables. De plus, le nombre des génies destinés à créer des méthodes, à s’ouvrir une nouvelle carrière, est beaucoup plus petit que celui des talents, dont on peut attendre des découvertes de détail ; et la succession des premiers, au lieu d’être souvent interrompue, deviendra d’autant plus rapide qu’on aura donné à plus de jeunes esprits les moyens de remplir leur destinée. Enfin, ces découvertes de détail sont utiles, surtout par leurs applications ; et entre le génie qui invente et le praticien qui en fait servir les productions à l’utilité commune, il reste toujours un inter-valle à parcourir, que souvent on ne peut franchir sans ces découvertes d’un ordre inférieur.

Ainsi, tandis qu’une partie de l’instruction mettrait les hommes or-dinaires en état de profiter des travaux du génie, et de les employer, soit à leurs besoins, soit à leur bonheur, une autre partie de cette même instruction aurait pour but de mettre en œuvre les talents prépa-rés par la nature, de leur aplanir les obstacles, de les aider dans leur marche.

2o En préparant les générations nouvelles par la culture de celles qui les précèdent.

L’espèce de perfectionnement qu’on doit attendre d’une instruction plus également répandue, ne se borne pas peut-être à donner toute la valeur dont ils sont susceptibles à des individus nés avec des facultés naturelles toujours égales. Il n’est pas aussi