Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/231

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un même maître qui puisse être choisi indifféremment dans l’un ou l’autre sexe.

Elles en ont été chargées quelquefois en Italie, et avec succès.

Plusieurs femmes ont occupé des chaires dans les plus célèbres universités d’Italie, et ont rempli avec gloire les fonctions de profes-seurs dans les sciences les plus élevées, sans qu’il en soit résulté ni le moindre inconvénient, ni la moindre réclamation, ni même aucune plaisanterie dans un pays que cependant on ne peut guère regarder comme exempt de préjugés, et où il ne règne ni simplicité, ni pureté dans les mœurs[1]

Nécessité de cette réunion pour la facilité et l’économie de l’instruction.

La réunion des enfants des deux sexes, dans une même école, est presque nécessaire pour la première éducation ; il serait difficile d’en établir deux dans chaque village, et de trouver, surtout dans les premiers temps, assez de maîtres, si on se bornait à les choisir dans un seul sexe.

Elle est utile aux mœurs, loin de leur être dangereuse.

D’ailleurs, cette réunion, toujours en public, et sous

  1. Laura Bassi a été professeur d’anatomie, et Françoise Agnesi professeur de mathématiques à Bologne.