Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/319

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sciences particulières attachés aux deux derniers degrés d’instruction. La liste de ceux-ci serait également formée par la société savante du département. Les inspecteurs d’études du district ou du département en présenteraient cinq pris sur cette liste, et le choix entre ces cinq serait fait par un certain nombre de commissaires que la société savante choisirait parmi ceux de ses membres qui ont cultivé la science pour laquelle on demande un maître. Si on se rappelle que cette partie de l’instruction n’est pas destinée à tous les élèves, qu’ils pourront indépendamment d’elle acquérir toutes les connaissances nécessaires, et pour eux-mêmes et pour le service public, on verra que l’intérêt commun, qui résulte de l’intérêt particulier de chaque citoyen, doit céder ici à l’avantage général de la société. Cet intérêt immédiat est trop faible pour donner le droit de choisir entre des talents qu’on ne peut apprécier.

Enfin, comme il ne s’agit pas des qualités propres à l’enseignement dont un homme instruit peut juger jusqu’à un certain point, sans s’être appliqué à la science particulière qui en est l’objet, mais d’un choix de préférence qui exige l’étude de cette science, ce n’est pas à la société savante entière, mais à une commission formée par elle, qu’il faut confier cette fonction. Un autre motif doit déterminer encore à ne pas remettre à des corps administratifs déjà chargés des fonctions publiques, un choix qui évidemment ne peut être fait par la généralité des citoyens ; c’est la nécessité de conserver à une partie de l’instruction une indépendance absolue de tout pouvoir