Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/362

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mieux aux hommes. Sans être moins morale, dès qu’on est en état de l’entendre, elle est de plus une leçon d’expérience ; elle montre non seulement ce que l’on doit, mais aussi ce que l’on peut faire.

D’ailleurs, si les romans sont utiles, c’est surtout quand ils cachent l’intention de l’être. Ils ne sont donc pas du nombre des livres que la puissance publique doive destiner à l’instruction directe.


Un dictionnaire, un journal, un almanach.


À ces ouvrages pour l’instruction des hommes on doit joindre des dictionnaires, des almanachs, des journaux. Ainsi, il faudrait une petite encyclopédie très courte, et précisément à la portée de ceux qui n’auraient reçu que le premier degré d’instruction : il faudrait qu’ils pussent y trouver l’explication des mots qu’ils n’entendraient pas dans les livres, les connaissances les plus usuelles, celles qui forment, en quelque sorte, le corps de chaque science ; enfin, l’indication des livres dans lesquels ils pourraient s’instruire davantage. On y ajouterait un journal qui renfermerait les nouvelles lois, les opérations administratives, les découvertes dans les sciences, les nouvelles pratiques dans les arts, les faits intéressants de l’économie rurale. Enfin, on rassemblerait chaque année, dans un almanach, ce que ce journal renfermerait de plus intéressant, de plus utile à conserver.

On pourrait y répéter quelques tables utiles d’éléments nécessaires à connaître, et qu’il est commode