Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/363

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de pouvoir retrouver à volonté sans en charger sa mémoire, telles que les époques principales, quelques éléments du système général du monde, les poids et mesures, la température moyenne, la population, les productions les plus générales, les plus utiles des divers pays ; le tableau de l’organisation politique de la nation. Cet almanach aurait une partie commune à toutes les divisions du pays, et une particulière pour chacune d’elles. On ferait en sorte que le même ouvrage, suivant que l’on en prendrait plus ou moins de parties, pût convenir à tous les degrés d’instruction et d’intérêt. Ces livres doivent être écrits d’un style simple, mais grave. Le bonhomme Richard peut multiplier les proverbes ; mais la puissance publique manquerait au respect qu’elle doit au peuple, si des ouvrages adoptés par elle avaient ce genre de familiarité qui annonce une supériorité dont on veut bien faire le sacrifice.


Ouvrages que l’on doit se borner à encourager.


jusqu’ici il n’est question que des ouvrages dont la puissance publique doit ordonner et diriger l’exécution ; mais il en est d’autres qu’il faut se borner à encourager. Chaque chef-lieu d’instruction doit avoir une bibliothèque ; et en désignant des ouvrages pour être mis, les uns dans les bibliothèques des districts, les autres, en plus grand nombre, dans celles des départements, on aura un moyen d’accélérer la composition, la publication des livres utiles, et, en quelque sorte même, d’après leur degré d’uti-