Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/381

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lir, dès les premières années, les fruits de l’instruction même la mieux combinée, ou de la porter, à l’instant de son établissement, à toute la perfection dont elle est susceptible. Tout est ici à former à la fois, les pères dignes d’être instituteurs, les mères capables de surveiller et de suivre l’éducation, les maîtres propres à une nouvelle forme d’enseignement, les livres qui doivent être dirigés vers un but commun, les bibliothèques, les cabinets, les jardins de plantes distribués dans tous les chefs-lieux d’instruction, et tout cela ne peut être que l’ouvrage du temps, d’une attention longtemps soutenue. Il est possible même que les fonds nécessaires à cette dépense publique ne puissent s’obtenir ou se former que successivement. Mais dans les premiers instants, les enfants apprendront du moins ce qu’il leur importe de savoir : les hommes, quoique peu disposés à recevoir l’instruction, acquerront cependant quelques lumières, se déferont de quelques préjugés. Les livres des monastères peuvent servir, ou par eux-mêmes, ou par des échanges, à former les nouvelles bibliothèques. Des cabinets, où l’on a pour objet principal de rassembler les productions du pays, peuvent, en peu de temps, et sans beaucoup de frais, acquérir une consistance suffisante.


Pour les dépenses nécessaires à l’instruction, on peut ajouter aux fonds nationaux ceux de souscriptions particulières.


Aux fonds actuellement consacrés à l’éducation,