Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/434

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plusieurs années, s’il avait fallu que l’auteur les enfermât dans un grand ouvrage, et qui peut-être auraient été ensevelies avec lui, si une mort prématurée l’eût arrêté dans sa course, sont insérées dans ces recueils ; elles y sont lues, méditées, appliquées, perfectionnées longtemps avant l’époque où elles auraient paru dans le traité complet dont elles devaient faire partie. Ce ne sont pas les académies qui ont fait d’Euler un homme de génie ; mais sans elles ce génie n’eût pu développer son infatigable et prodigieuse activité. Newton avait découvert la loi générale du système du monde vingt ans avant la publication de l’ouvrage où il l’a révélée. Trompé, pendant quelques années, par des tables inexactes, il crut que cette loi n’était pas d’accord avec les phénomènes. Ceux qui connaissent les collections de Paris, de Londres, de Berlin, de Pétersbourg, de Suède, d’Italie, savent combien elles ont répandu de découvertes mathématiques, d’analyses chimiques, de descriptions d’animaux ou de végétaux, d’observations importantes dans toutes les parties de la physique et des arts.


Elles servent à empêcher que certaines parties des sciences ne soient négligées.


Ces mêmes sociétés sont nécessaires pour empêcher que certaines parties des sciences ne soient abandonnées ; c’est pour cela qu’il est utile de partager ces corps en différentes classes qui en embrassent l’immensité : et c’est surtout d’après cette