La législation romaine n’y fut altérée que lentement, par ce mélange des mauvaises lois que l’avidité et la tyrannie dictoient aux empereurs, ou que la superstition arrachoit à leur foiblesse. La langue grecque perdit de sa pureté, de son caractère ; mais elle conserva sa richesse, ses formes, sa grammaire ; et les habitans de Constantinople pouvoient encore lire Homère et Sophocle, Thucydide et Platon. Anthémius exposoit la construction des miroirs d’Archimède, que Proclus employoit avec succès à la défense de la capitale. À la chute de l’empire, elle renfermoit quelques hommes qui se réfugièrent en Italie, et dont les connoissances y furent utiles au progrès des lumières. Ainsi, à cette époque même, l’Orient n’avoit pas atteint le dernier terme de la barbarie : mais aussi rien n’y présentoit l’espoir d’une restauration. Il devint la proie des barbares ; ces foibles restes disparurent : et l’ancien génie de la Grèce y attend encore un libérateur.
Aux extrémités de l’Asie, et sur les confins de l’Afrique, existoit un peuple qui, par sa position et son courage, avoit échappé