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XXIII


Les Japonaises « Éternelles Prêtresses ».

La Nation et le Peuple Coréens ajoutent, enfin, et pour terminer, que l’imposition de la civilisation japonaise en Corée[1] et son expansion certaine à la suite de la politique continentale du Japon, en Asie et dans les régions du Pacifique, sont contraires aux intérêts du Monde et aux Progrès de la race humaine.

La vie japonaise est polluée par l’immoralité de la vie des sexes. Un observateur impartial étranger a pu dire en toute vérité que, « tandis que la prostitution infeste les cités de l’Occident, le Vice infeste les villes et les villages du Japon. Il n’y a pas que les Fonctionnaires du Gouvernement et les Narikin (nouveaux riches) qui soient les clients assidus des Geishas, mais encore les maîtres d’école ruraux.

On a constaté à un certain moment, que le Japon tirait plus de revenus de ses Geishas que de l’exportation de son charbon. Cette constatation fut basée sur ce fait que, lorsqu’un Japonais vend sa fille pour cet « usage », il reçoit une somme annuelle de 250 yens durant trois ans ; cette somme est équivalente, avec un intérêt de 5 %, à un capital de 5.000 yens. Avant la guerre il y avait à Irkoutsk 110 maisons de prostituées japonaises, on les trouvait en grand nombre dans toutes les villes de la Sibérie méridionale, à Khabarowsk, à Blagovestchensk, à Vladivostok etc. Actuellement une statistique modérée fixe le nombre des prostituées japonaises à 10.000 rien que pour la Mandchourie. On a calculé que les taxes consulaires payées par ces femmes couvrent complètement les frais de l’administration civile japonaise dans ce pays ; chacune de ces prostituées paie, en effet, une taxe consulaire de 3 dollars (mexicains) par mois.

On trouve également la prostitution japonaise dans tous les ports chinois ouverts au commerce extérieur, à Saïgon, en Indo-Chine, au Siam et à Bangkok, à Singapour — où, d’après un rapport, Il y a des « rues entières de prostituées japonaises » — à Pinang, aux Indes. On peut également citer textuellement cette note d’un voyageur britannique : « Il y a des rues entières de prostituées japonaises à Bombay, à Kurrachee. L’industrie est florissante et elle n’attend que l’occasion pour ramifier vers la Mésopotamie où elle sera d’une concurrence sérieuse ». « La prostitution est également des plus florissante à Bornéo, à Madagascar, à Zanzibar, en Afrique du Sud ; et il fut un temps où le monopole de la prostitution officielle, tout le long de la côte Australienne, était entièrement dans les mains des Japonais ».

De Yunanfou à Ourga

Il faut ajouter une note concluante, extraite d’une article récent paru dans le « North China Daily News », le plus grand journal de l’Extrême-Orient, et dont les révélations obligèrent le Gouvernement japonais, par l’intermédiaire de son Ambassade à Londres, à promettre d’importantes réformes :

« Partout la prostitution japonaise, dont l’extension systématique depuis Yunanfou jusqu’à Ourga est d’une évidence indiscutable de la part de nos Alliés Asiatiques, marche de pair avec la vente de la morphine.
La morphine, que l’on ne pourra bientôt plus acheter en Europe, se trouve manufacturée dans des laboratoires tout à fait modernes au Japon et à Formose. Durant ces dernières années, le Japon acheta tout le marché de production de l’opium de Perse pour le convertir en morphine, l’opium persan contenant un pourcentage de morphine supérieur à celui de l’opium des Indes.
La production de l’opium augmente en Corée. Sa culture, il est nécessaire de le signaler, a suivi immédiatement la fermeture des Fumeries de Shanghaï (par les autorités chinoises). Des fonctionnaires japonais procurent les graines, et le pavot pousse sous la protection japonaise en Mandchourie ; ce qui est une autre source d’approvisionnement en morphine, et l’on peut ajouter en opium, pour les besoins de l’administration japonaise de Formose ».
  1. Peu de temps après l’annexion, le gouvernement japonais permettait à ses agents de voyager dans tout le pays pour y vendre de la morphine et développer la morphinomanie parmi les Coréens. Puis vinrent les prostituées. Il y a actuellement des milliers et des milliers de prostituées, venues du Japon, qui contaminent la société coréenne avec ces terribles vices sociaux dont la race japonaise a la tare proverbiale. Il y a aussi les Bains Publics, institués par les Japonais, dont la promiscuité est effrayante. Tout cela est une dangereuse menace pour la moralité coréenne et fait pour débiliter les générations futures. La Corée et son vieil idéal de vertu sont en très grand péril, grâce à la morphine, à la prostitution, au Bains Publics, au jeu, etc……, importés par les Japonais ! (Extrait d’un ouvrage écrit récemment sur « la Question Coréenne » par J.E. Moore, citoyen Américain, né en Corée).