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religion, de leur race ou de leurs opinions politiques. Les LGBT ont aussi une raison valable de craindre la persécution, par des acteurs d’État ou des acteurs privés. En raison de leur orientation sexuelle ou d’identité de genre, ils doivent pouvoir compter sur la protection définie dans la Convention de Genève sur les réfugiés de 1951. De plus en plus de pays d’ailleurs interprètent la convention en ce sens tout comme le fait le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Nous croyons que plus de pays devraient les imiter.

- Nous exigeons que les gouvernements reconnaissent explicitement dans leurs lois et pratiques le « droit d’asile » lorsqu’une raison valable fait craindre la persécution en raison de l’orientation sexuelle.
- Nous exigeons que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés augmente ses pressions afin que plus d’États mettent en application le « Guide sur la persécution liée au sexe » adopté en 2002.

Le troisième défi à l’échelle mondiale concerne la migration. Les frontières rapetissent de plus en plus, plus de gens voyagent, se font des amis et deviennent amoureux, parfois des partenaires. Pourtant, la plupart des pays rejettent le droit d’immigration à l’un des partenaires dans les couples de même sexe, ce qui est acquis pour les couples de sexe différent. Même les couples de même sexe qui ont des certificats de mariages ou sont enregistrés comme conjoints dans le pays d’origine de l’un des partenaires, ne peuvent être certains que ce statut soit garanti lorsqu’ils émigrent.

- Nous exigeons de nos gouvernements respectifs le droit à la résidence pour nos partenaires venant d’ailleurs et ce dans les mêmes conditions que les couples traditionnels mariés, c’est-à-dire sans discrimination basée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
- Nous exigeons que les traités internationaux en ces matières soient amendés et qu’ils donnent aux couples de même sexe les mêmes droits qu’aux couples de sexe différent.

Les Nations Unies ont, jusqu’à ce jour, étés incapables de reconnaître que les droits humains des LGBT sont des droits humains et ainsi, de les incorporer dans leurs travaux reliés à ce domaine. Certains rapporteurs spéciaux de l’ONU ont pris nos droits en perspective. Toutefois en 2005, la Commission de l’ONU sur les Droits Humains a refusé, pour la troisième fois, de prendre position sur la résolution du Brésil sur « Les Droits humains et l’orientation sexuelle ». Et en 2006, le Conseil économique et social de l’ONU a refusé, pour la troisième fois, de conférer un statut d’organisme consultatif à ILGA – l’Association internationale des lesbiennes et des gais – comme en 1992 et 1994 (alors que le statut conféré en 1993 a été suspendu). Nous allons continuer à frapper à la porte de l’ONU. Nous n’acceptons pas qu’une organisation puisse être fermée à une partie spécifique de la population mondiale et puisse ainsi décider qu’elle ne veut rien savoir de leurs problèmes.

- C’est pourquoi nous pressons les gouvernements de prioriser les droits des LGBT dans l’agenda du tout nouveau Conseil des Droits humains de l’ONU, d’y travailler à l’adoption d’un texte qui donne un mandat à ce conseil, ou à toute autre entité de l’ONU, de considérer les droits des LGBT comme faisant partie intégrante de son mandat.
- Nous exigeons que ILGA, ainsi que d’autres organisations LGBT, soient reconnue au même titre que d’autres ONG par le Conseil des Droits humains.
- Nous pressons le Comité des Nations Unies sur les Droits de l’Homme, tout comme d’autres instances, d’intégrer une surveillance systématique des droits humains des LGBT dans leur travail.
- Nous appelons les juristes, les organisations de défense des droits et les ONG a poursuivre l’étude comparative sur la protection des droits des LGBT dans les traités internationaux sur les droits humains existants. Ceci enrichirait certainement la discussion quant à la pertinence d’en arriver à une « Convention des Nations Unies pour l’élimination de toutes les formes de discriminations liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle ».
- Nous pressons l’ONU afin que toutes ses Procédures spéciales intègrent dans leurs mandats les questions relatives aux droits humains des LGBT.

3.

LA DIVERSITÉ DE LA COMMUNAUTÉ LGBT

Notre demande que la majorité hétérosexuelle et non-transgenre respecte les droits humains et la diversité des LGBT, ce qui ne s’arrête pas à notre propre porte. Nous avons aussi le devoir de construire une communauté LGBT qui soit ouverte à tous, qui offre des chances égales à tous, sans égard à leur sexe, leur race, leur religion, leur handicap, leur âge, leur statut économique ou toute autre différence.