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I. — La Reliure dans l’antiquité.

Nous ne nous appesantirons pas trop longtemps sur ce qu’était la reliure dans les temps anciens, je craindrais que cela ne soit un peu aride, et alors, ce n’est pas l’histoire du métier qu’il faudrait faire, mais bien une dissertation d’archéologie bibliopégistique.

Cette dénomination prend son sens dans le mot latin bibliopegus, qui au temps des romains signifiait relieur.

Cependant, pour arriver progressivement à la technique qui nous intéresse plus particulièrement, je mentionnerai rapidement les différentes manifestations de notre art qu’il nous a été possible de retrouver des époques primitives, et je m’appliquerai à rendre ces études intéressantes, en les accompagnant de modèles et de pièces originales, qui vous les feront mieux comprendre.

Je crois aussi qu’il ne m’est pas possible, en commençant cette première étude, de ne pas vous initier à l’origine de l’appellation qui a été donnée à notre métier et à notre art : car enfin, il est nécessaire que vous sachiez ce que signifie le terme de relieur.

Le mot reliure est dérivé du verbe latin ligare ou religare, qui se traduisent par lier ou relier ensemble. Ce verbe représente entièrement l’idée que nous y attachons, c’est-à-dire l’action de rassembler, de réunir et de lier ensemble les parties ou feuillets d’un ouvrage pour en faire un tout, et le mettre à l’abri de la destruction.

De ce même verbe on a fait le substantif ligator ou religator appliqué, dans l’antiquité, à l’artisan qui faisait le travail. Au Moyen âge cette dénomi-