Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/12

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nation commença à se franciser et devint d’abord lieur ou liéeur, et ensuite resta relieur, tel qu’il est encore aujourd’hui. Il résulte de ce qui précède que la dénomination de relieur, était un titre qui représentait l’action de rassembler et de lier entre elles plusieurs parties d’un ouvrage ; ce qui, à notre époque, équivaudrait à la pliure, à la collationnure, à la couture, à une sorte d’endossure, et peut-être même à un peu de couvrure de papier, mais qui s’est par la suite étendue, comme terme général à toutes les autres phases qui composent notre métier actuel.

Le mot relier, jusqu’au XVe siècle, était encore tellement usité pour ne représenter que l’action pure et simple de prendre les feuillets d’un livre et de les attacher ensemble pour en faire un tout facile à conserver, que l’on retrouve souvent sur des comptes de reliures de cette époque des passages comme celui-ci : il est extrait des comptes de la fabrique de l’église Sainte-Madeleine, à Troyes, en 1503 : « A Lyonnet Houssey, demourant en la grant rue pour avoir relye et nestoie les deux grands pseaultiers de ladite église, un messel et pour avoir relie les évangilles et couvert de basane rouge.  » LI s. viii. d...... »

Donc dans ce prix de 51 sols et 8 deniers qui étaient alloués à Lyonnet Houssey, était comprise en plus de la reliure proprement dite, la couverture en basane rouge.

Lorsque l’homme eut l’idée de fixer sa pensée sur quelque chose, il se servit de ce qui était sous sa main ; la pierre, l’airain, les écorces d’arbres, les feuilles de roseau, de palmier, etc., etc., furent les premiers objets qui reçurent les productions de l’esprit. On y transcrivait les actes publics, les œuvres des philosophes, des littérateurs et des