Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/23

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xiiie siècle, car il ne nous est rien resté de spécial au métier. La reliure, dans ces premiers siècles de notre ère, ne fut qu’un travail tout à fait secondaire ; réduite strictement à ses premiers moyens, elle ne servait qu’à recevoir les travaux des bijoutiers, des émailleurs ou des orfèvres.

Pour procéder par ordre, nous examinerons d’abord le côté technique.

Il est fort difficile de préciser l’époque exacte qui a vu remplacer les ais de bois par du carton, mais on peut, sans trop s’avancer, soutenir que tant que l’imprimerie n’a pas vu le jour, tous les manuscrits étaient reliés à ais de bois ; et mes recherches personnelles me prouvent que bien des années encore après la découverte de Gutenberg, la plus grande partie des reliures étaient à ais de bois. Ce n’est donc que tout près et aux environs de 1500 que je ferai remonter l’usage du carton dans la fabrication des reliures.

Depuis longtemps déjà, on s’était aperçu que le bois attirait les insectes, qui fort souvent détérioraient un volume de part en part.

De plus, les ais de bois donnaient à la reliure un aspect lourd, peu gracieux et la rendaient difficile à manier. On avait bien essayé, pour les travaux soignés, de donner un peu de légèreté en entaillant les ais sur le devant et sur les bouts, en forme de biseaux (fig. A), en laissant aux coins toute leur épaisseur et toute leur force ; mais, en plus que cet allègement nuisait à la décoration, l’ensemble restait inutilement lourd quand même, et ce résultat peu pratique, joint au dommage causé par les insectes, fit définitivement remplacer le bois par le carton.

Avant de quitter complètement les reliures à ais de bois, je pense qu’il vous intéressera de con-