Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/34

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inconnus sortent de terre et, s’adonnant à l’illustration des livres d’heures, produisent ces premières remarquables éditions qui sont si recherchées aujourd’hui.

Eh bien, c’est de ces premières manifestations de l’imprimerie que découle l’ornementation à froid de la reliure des livres. Les artistes qui ont dessiné et gravé les splendides encadrements et miniatures des livres d’heures imprimés et édités par Vérard, par Pigouchet pour Simon Vostre, par Guillaume Eustace, par Thielman Kerver, etc., etc., sont les premiers révélateurs de l’ornementation de la reliure des livres, car tout porte à croire qu’ils ont été eux-mêmes aussi, les premiers artisans qui ont dessiné et fabriqué les plaques matrices dont on s’est servi pour l’estampage des reliures.

Dans le principe, ces plaques ou bordures qu’on admire encore sur les éditions du xve siècle étaient gravées sur bois ; on en obtenait l’empreinte à l’aide d’une forte pression prolongée sur une surface fortement détrempée. C’est de ce genre de travail que nous est restée la locution de fers à froid, employée encore de nos jours pour désigner Joutes les décorations obtenues sans or.

Ces blocs et motifs gravés sur bois ne restèrent pas longtemps en usage, car l’application en était longue et souvent défectueuse ; on remplaça le bois par le métal, qui permit, en le faisant légèrement chauffer, d’obtenir des épreuves plus régulières et plus vigoureuses.

Généralement, au centre de ces décorations à froid, figurait un sujet représentant une des scènes les plus importantes de l’écriture sainte ou un épisode de la vie d’un saint, par exemple celui sous la protection duquel se plaçait ordinairement